·
60 pieds
C’est la
longueur d’un monocoque IMOCA*. Un pied mesurant 30,48 cm, 60 pieds valent
donc 18,28 m. On parle fréquemment d’un 60-pieds, d’un 50-pieds
(15,24 m), d’un 40-pieds (12,19 m)… Mais de nombreux paramètres –
largeur, poids, matériaux, ballasts, appendices (quille, safrans, dérives,
foils), mât, voiles… – entrent aussi en jeu, notamment pour juguler les coûts,
tout en privilégiant toujours plus de sécurité.
·
Amure
Si le vent
vient de bâbord, le bateau est bâbord amure. Sinon, c’est tribord amure. On voit
indifféremment le mot écrit au singulier ou au pluriel : bâbord amures,
tribord amures.
Sur une
voile, triangulaire pour un monocoque de 60 pieds, il y a donc trois côtés, et
trois angles. Prenons la grand-voile : le guindant est hissé le long du
mât ; la bordure est fixée à la bôme ; et la chute est libre. Le point d’amure
se trouve à l’angle inférieur du guindant ; le point de drisse tout en haut ;
et le point d’écoute en bout de bôme, au plus près du barreur, ce qui permet
d’orienter la voile.
Le « moteur »
principal du bateau, c’est la grand-voile. La GV reste toujours à poste, en
course. Il faut dire que la bête pèse entre 150 et 200 kg, et qu’on évite
de l’affaler tous les jours. Le moindre accroc, et ce sont des paquets de
milles qui s’envolent irrémédiablement. À l’avant, le skipper a le choix des
combinaisons, et il privilégie « la toile du temps ». Plus le vent
monte, plus il réduit la voilure. Là, le maître mot, c’est an-ti-ci-pa-tion.
·
Abattre
Imaginons.
Vous êtes à la barre, bien calé, mais le vent vient de face. Pas facile
d’avancer dans ces conditions ! Vous tirez un peu sur la barre et, ce faisant,
vous vous éloignez du « lit du vent » (son axe) : autrement dit,
vous abattez. Vous choquez (« ouvrez ») aussi les voiles et, miracle,
votre voilier accélère. Revers de la médaille, vous vous éloignez d’autant de
votre but initial. Tout l’art de la navigation, vous l’avez compris, consiste à
trouver le juste milieu entre le cap (la route à suivre) et la vitesse. La
voile est un éternel compromis.
·
Alizé
L’alizé est
un vent régulier des régions intertropicales (entre les tropiques du Capricorne
et du Cancer. Dans l’hémisphère nord, il souffle du nord-est vers le sud-ouest,
dans l’hémisphère sud, du sud-est vers le nord-ouest. Dans les transats comme
lors de la descente (et de la remontée) de l’Atlantique,
« accrocher » au plus vite les alizés est très important pour les
skippers. On y perd ou y gagne une course...
·
Anticyclone,
dépression
La pression
moyenne à la surface des océans est de 1013,25 hectopascals. Si elle est plus
élevée que cette référence, nous sommes en conditions anticycloniques ; moins
élevée, en conditions dépressionnaires. Dans le premier cas, c’est plutôt du
beau temps, dans le second, ça se gâte. Et plus la dépression se creuse, pire
c’est, ouragans et cyclones en témoignent ! À l’inverse, dans le cas d’un
anticyclone bien établi, les marins peuvent se retrouver scotchés dans la
« pétole »*, sans le moindre filet d’air. D’où l’importance de suivre
de très près l’évolution de la pression atmosphérique, pour prévoir sa route...
et « la toile du temps » !
·
Allure
Le sens dans
lequel le vent souffle est évidemment capital pour un voilier. Et détermine son
allure. Soit la route suivie par rapport à la direction du vent. Quand il a le
vent « dans le nez », il marche au près*. Inversement, il est au
portant* quand il a le vent « dans le dos ». Entre ces deux opposés,
il y a un grand nombre de termes (bon plein, petit largue, travers, grand
largue...) qui définissent l’allure du bateau... et impliquent un réglage ou
une combinaison de voiles à revoir sans cesse, car « le vent
fripon », comme disait Brassens, change en permanence. En force et en
direction.
·
Amarre
Gros cordage
qui sert à maintenir, amarrer le bateau à quai ou au ponton. C’est qu’un
monocoque de plus de 18 mètres pèse quelques tonnes et coûte quelques
millions ! Pas question de le laisser partir à la dérive.
·
Bâbord
Quand on
regarde vers l’avant du bateau (le bout pointu), bâbord est à gauche. Donc
tribord est à droite. Quand on entre au port, les balises latérales marquant le
chenal sont rouges à bâbord et vertes à tribord. Pour la navigation de nuit,
les feux de route des bateaux sont également rouges à bâbord et verts à
tribord. On trouve parfois dans certaines boutiques des chaussettes avec un
dessin rouge à gauche et vert à droite. Excellent moyen mnémotechnique. Encore
faut-il ne pas les inverser en les enfilant !
·
Bôme
Espar
dangereux pour la tête, notamment quand il passe brutalement de bâbord à
tribord (ou inversement) lors d’un virement. Horizontale, fixée
perpendiculairement au mât par l’intermédiaire du vit-de-mulet, la bôme sert
aussi, accessoirement, à tenir la partie inférieure (la bordure) de la
grand-voile sur un 60-pieds.
·
Bout
D’abord,
prononcer « boute ». Terme générique très large désignant toute
espèce de cordage à bord d’un bateau (écoute, drisse, etc.). À noter que les
mots corde ou ficelle sont complètement proscrits à bord. Sur un 60-pieds de
course, il y a plusieurs centaines de mètres de bouts, « à poste » ou
en réserve. Car malgré les énormes progrès faits par les fabricants – certains
matériaux sont plus résistants que l’acier, en étant plus légers, double
avantage –, les cordages s’usent et se rompent. La mer est cruelle. Les marins
contrôlent donc le matériel quotidiennement.
·
Dépression,
anticyclone
La pression
moyenne à la surface des océans est de 1013,25 hectopascals. Si elle est plus
élevée que cette référence, nous sommes en conditions anticycloniques ; moins
élevée, en conditions dépressionnaires. Dans le premier cas, c’est plutôt du
beau temps, dans le second, ça se gâte. Et plus la dépression se creuse, pire
c’est, ouragans et cyclones en témoignent ! À l’inverse, dans le cas d’un
anticyclone bien établi, les marins peuvent se retrouver scotchés dans la
« pétole »*, sans le moindre filet d’air.
·
Dérive
Ce qu’on
appelle aujourd’hui une dérive est en réalité un « plan antidérive ».
À l’image de la quille*, la dérive permet à la coque de conserver au mieux le
cap donné par le safran*, la partie immergée du gouvernail. Et d’exploiter au
mieux la vitesse du monocoque. De nouvelles dérives ont fait leur apparition
ces dernières années, les foils, aux formes complexes, qui
« allègent » la coque. Ce sera l’un des grands enjeux de ce Vendée
Globe, car peu de bateaux en sont équipés.
·
Drisse
C’est le
cordage qui permet de hisser une voile. Et donc de la descendre. Quand on
relâche la drisse, on dit qu’on affale la voile. Hisser la grand-voile d’un
60-pieds à quelque 27 mètres de haut représente un fameux exercice physique
pour un solitaire ! Il y a dix ans, une GV de 140 m² pesait 140 kilos ;
aujourd’hui, les IMOCA* portent des grands-voiles encore plus imposantes, mais
les nouveaux matériaux les rendent moins lourdes. N’empêche...
·
Écoute
C’est le
cordage qui permet d’orienter une voile. Pour faire simple, quand on borde
l’écoute, on amène la voile vers l’axe du bateau ; inversement, quand on choque
l’écoute, on libère la voile, qui s’ouvre. Il ne faut jamais oublier que les
voiles sont le « moteur » d’un bateau, et que leur parfait réglage
est capital. En équipage, il y a des équipiers spécialement dédiés à de tels
rôles. En solitaire, il faut savoir tout faire.
·
Empannage
Cas de figure
simple : on navigue au portant*, le vent « poussant » le
bateau ; vers le nord-ouest, par exemple. Et on imagine que le skipper veuille
– ou plutôt doive – aller au nord-est, à 90 ° de sa route initiale, donc.
Il va devoir empanner, c’est-à-dire changer d’amure*, et le vent qui venait de
bâbord va ainsi passer tribord, ou inversement. Donc toutes les voiles vont
changer de côté par rapport à l’axe du bateau. La manœuvre est longue sur un
60-pieds, surtout en solitaire (plusieurs dizaines de minutes). Et souvent
dangereuse. Sur un petit voilier, celui qui ne s’est jamais pris un coup de
bôme en pleine tête n’a jamais connu d’empannage.
·
Growler
La course au
large n’échappe pas au réchauffement climatique, et le Vendée Globe en est même
un témoin particulier. Si, lors des premières éditions, le parcours était
libre, il y a eu depuis l’instauration de « portes des glaces », ou
cette année de « zones d’exclusion », pour éviter aux concurrents de
se trouver face aux icebergs et à leur « progéniture », les growlers.
Des paquets de glace qui se décrochent des icebergs et qui représentent un
danger mortel pour les marins... surtout dans ces zones éloignées de tout
secours. Selon la classification internationale, un growler dépasse de moins
d’un mètre de la surface de l’eau (pas même la taille d’une vague !) mais peut
peser jusqu’à 120 tonnes ! Vingt fois le poids d’un monocoque... D’où son
surnom de tueur invisible.
·
IMOCA
C’est
l’acronyme d’International Monohull Open Class Association, l’association de classe
qui gère les monocoques open de 60 pieds (18,28 m), fondée en 1991, après
le premier Vendée Globe. Elle regroupe des coureurs, des organisateurs et des
architectes ; et participe évidemment à l’élaboration des règles des courses
qui autorisent cette classe, en solitaire et en double, comme le Vendée Globe,
The Transat, la Route du Rhum, la Transat Jacques Vabre, la Transat Saint-Barth
- Port-La-Forêt, la Barcelona World Race, la Fastnet Race… Pour en savoir
plus : www.imoca.org/fr
·
Iridium
Iridium est un
système par satellite assurant une couverture de l’ensemble du globe pour la
téléphonie (voix) et les données (météo, Internet...). Mais il existe d’autres
systèmes de téléphonie satellitaire, comme l’Inmarsat. Il faut cependant
réaliser que les communications et les connexions sont très coûteuses, et
entrent pour une bonne part dans le budget course d’une écurie. Cependant,
aujourd’hui, les skippers ne peuvent plus se passer d’un tel outil pour leur
routage, par exemple... et leurs contacts avec la terre (famille, équipe...).
·
Lofer
C’est le
contraire d’abattre*. Lofer, c’est se rapprocher du lit du vent, l’axe, la
direction dans lequel il souffle. On gagne en cap, mais on perd en vitesse. Il
faut choisir.
·
Mât-aile
À l’origine,
un mât de voilier, c’était un tronc d’arbre dégrossi. Plus ou moins bien. C’est
aujourd’hui une pièce d’accastillage des plus sophistiquées, en carbone, à la
fois rigide et souple, solide et fragile (gare aux mauvais réglages !), d’une
technologie étonnante. Selon les choix architecturaux, le mât peut être fixe,
orientable, basculant, « aile »... Un mât-aile a une forme et une
surface telles qu’il ajoute de la puissance aux voiles. Mais il subit aussi
plus de contraintes.
·
Mille
Le mille
marin, ou nautique, vaut 1 852 mètres. Il se prononce « mille »,
comme dans « Émile », et jamais « maï-le ». Le mile
anglo-saxon, ou terrestre, vaut lui 1 609 mètres. La valeur du mille n’est
pas le fruit du hasard. Prenez la circonférence de la Terre, soit quelque 40 000 km ;
divisez par 360 (degrés). Vous obtenez un peu plus de 111 km, soit un
degré d’angle. Que vous redivisez par 60 (minutes), vous arrondissez au mètre
supérieur et, miracle, vous obtenez 1 852. En plein dans le mille !
·
Nœud
Ne confondons
pas l’unité de vitesse avec les nouages, même s’ils sont vitaux à bord.
« Marcher » à un nœud, c’est parcourir un mille*, soit 1 852
mètres, en une heure. On ne parle donc pas de 10 nœuds à l’heure ! Vilain
pléonasme. Le record actuel en vingt-quatre heures, en solitaire, pour un monocoque
IMOCA*, appartient à François Gabart (MACIF) depuis le 9 décembre 2012 :
il a parcouru 545,34 milles dans l’océan Indien à l’impressionnante vitesse
moyenne de 22,72 nœuds (plus de 42 km/h) !
·
Orthodromie
Pour faire
simple, ce mot barbare désigne le chemin le plus court entre deux points d’une
sphère. Et comme la Terre est (grosso modo) une sphère… Wikipedia précise
même : « Dans la vie courante, cette plus courte distance entre deux
points sur Terre est désignée sous le nom de “distance à vol d’oiseau”. »
Sur la cartographie qui permet le suivi d’une course grâce à l’Internet,
l’orthodromie est représentée par une courbe. Si, à la place, on y traçait une
droite, ce serait la loxodromie – toujours pour faire simple.
·
Pétole
Les marins ne
sont jamais contents. Quand il y a trop de vent, ils râlent. Quand il n’y en a
pas assez, ils pestent. Et quand il n’y en a plus du tout, que c’est la pétole,
la calmasse, ils geignent et grincent comme le gréement, se battent avec les
voiles qui battent, roulent avec le bateau dans la houle. Et souffrent avec
lui.
·
Pot au
noir
Ce n’est pas
plus un poteau noir que le pot aux roses n’est un poteau rose ! Cette zone de
convergence intertropicale (ZCIT), comme on l’appelle officiellement, est un
cauchemar pour les marins. Ça commence au nord de l’équateur, on ne sait jamais
très bien où, et ça s’achève au sud, tout aussi aléatoirement. Entre deux, une
éprouvante alternance de calmes plats et de grains brutaux (orages brusques et
violents). Tout ça parce que la Terre tourne sur elle-même, et que les vents et
les courants s’opposent entre les deux hémisphères. Et à la
« frontière », c’est un peu l’anarchie. Mais pourquoi « pot au
noir » ? Les avis sont aussi divergents que les vents, mais on s’accordera
à dire que les nuages d’un noir d’encre qui forment le couvercle de cette zone
ne sont pas étrangers à l’appellation.
·
Près
« Deux
fois la route, trois fois le temps, quatre fois la peine », assure le
dicton. Faire du près (on dit qu’on louvoie, du verbe louvoyer), c’est faire
« du bateau qui penche ». Parfois beaucoup. Souvent longtemps. Et ce
n’est pas très agréable. Le nez au vent, mais pas comme le poète. Il s’agit ici
de « serrer le vent », de « remonter au vent », qui vient
justement de là où l’on veut aller. Le près, c’est l’inverse du portant (vent
« dans le dos », ou presque). Le voilier « plante des
pieux » en permanence (comprenez que l’avant tape régulièrement dans les
vagues), le plancher se dérobe, tout mouvement, toute manœuvre est acrobatique,
le bruit est omniprésent, l’inconfort total, la vie quotidienne problématique.
Et on ne va pas où l’on veut. Et la plupart du temps, la mer se met à
l’unisson, vagues poussées par le vent. Dans l’étrave. Alors, en plus, le
bateau tape, gémit, cogne, crie, plante, hurle… Ça use le matériel et le bonhomme.
Et plus d’un marin est prêt à passer par-dessus bord le premier qui lui
affirmera que le bonheur est dans le près !
·
Portant
C’est
l’inverse du près*. Le vent pousse le bateau, qui porte alors son maximum de
surface de toile, et file au plus vite. L’allure est plus confortable, certes,
mais nécessite cependant une grande vigilance, ne serait-ce qu’en raison de la
vitesse. Une bonne partie du Vendée Globe se court au portant, notamment dans
le Grand Sud (Indien, Pacifique...), le vent soufflant dans le sens de la
course, si l’on peut dire. Mais n’oublions pas que la météo n’est pas une
science exacte ! Et que les dépressions* peuvent être capricieuses.
·
Quille
La quille est
ce grand appendice situé sous la coque, à peu près au centre, assorti d’un
bulbe servant de lest. En fait, un voilier est comme un Culbuto, et il faut
compenser la poussée du vent dans les voiles, sinon le bateau se coucherait
sans avancer. La quille aide donc à garder le cap, et le bulbe de quelques
tonnes, à plus de 4 mètres de profondeur pour un IMOCA*, assure la stabilité.
·
Reaching
C’est le nom
moderne du « près bon plein », l’allure* qui permet de remonter au
vent (donc de privilégier la trajectoire contre le vent) tout en conservant
suffisamment de vitesse pour ne pas trop dériver. Ex-directeur de course du
Vendée Globe, Denis Horeau en donne cette définition : « Le terme
vient de to reach, en anglais, qui signifie atteindre. Le reaching, c’est
lorsque le vent est un peu par l’avant du travers, soit 80 ° environ,
l’une des allures les plus rapides des 60-pieds, surtout lorsqu’ils sont
puissants. » En bannissant l’anglicisme, on pourrait parler de « près
débridé », entre le grand largue et le près serré. Pas vraiment une allure
de tout repos…
·
Ris
N’imaginez
pas que le skipper se fait réchauffer un plat raffiné à base de thymus de veau
quand il prend un ris ou deux. À trois, il ne mange d’ailleurs plus vraiment.
Même du riz. Prendre un ris, c’est affaler en partie la grand-voile (GV) et en
ferler (attacher, serrer fermement) le bas, la base, contre la bôme. On en
diminue ainsi notablement la surface, donc la prise au vent quand ce dernier
commence à monter un peu trop. Le bateau redevient alors plus maniable… donc
moins dangereux, en particulier parce qu’il gîte (penche) beaucoup moins. Plus
le vent augmente, plus on prend de ris – les GV des 60-pieds sont en général
équipées de trois bandes de ris. En revanche, on ne prend pas de ris sur les
voiles d’avant des bateaux de compétition. Elles y sont si spécifiques, si
techniques, si élaborées qu’on les change, en « réduisant la toile »
selon les besoins : gennaker, génois, foc, solent, voire tourmentin quand
ça « bastonne » vraiment…
·
Safran
Ce que le
commun des mortels appelle gouvernail est en fait un ensemble complexe, à
l’instar de la direction d’une voiture : volant, colonne, crémaillère,
pignons, cardans... On retiendra essentiellement que pour diriger un bateau, il
y a une barre (à roue, comme un volant ; ou franche, comme un bout de bois), et
un safran, cette grande pelle qui plonge dans l’eau à la poupe. Mais en fait,
sur la quasi-totalité des voiliers hauturiers, il y a deux safrans, un sur
chaque bord. Avec la gîte du bateau, ils sont plus efficaces, chacun à leur
tour, ainsi placés.
·
Superstition
Les marins,
même si beaucoup s’en défendent, sont souvent superstitieux. En effet, si peu
avoueront siffler pour faire venir le vent en cas de pétole*, ils sont rares à
« oser » baptiser un bateau un vendredi – et malheur si la bouteille
de champagne ne se brise pas du premier coup ! Si les solitaires ne craignent
pas la présence « maléfique » d’un prêtre ou d’une femme à bord, en
revanche, il est un mot totalement banni du vocabulaire depuis des siècles, qui
désigne un animal aux grandes oreilles, « cousin » du lièvre. De ce
fait, peu de concurrents se risqueront à embarquer du pâté de xxx, du xxx aux
pruneaux ou un civet de xxx. On n’est pas superstitieux, mais bon...
·
Tribord
Quand on
regarde vers l’avant du bateau (le bout pointu), tribord est à droite. Donc
bâbord est à gauche. Quand on entre au port, les balises latérales marquant le
chenal sont rouges à bâbord et vertes à tribord. Pour la navigation de nuit,
les feux de route des bateaux sont également rouges à bâbord et verts à
tribord. On trouve parfois dans certaines boutiques des chaussettes avec un
dessin rouge à gauche et un vert à droite. Excellent moyen mnémotechnique.
Encore faut-il ne pas les inverser en les enfilant !
·
Vendée
Globe
Surnommé
« l’Everest des mers », le Vendée Globe est « la » course
ultime, un tour du monde en solitaire, sans escales ni assistance. Avec Les
Sables-d’Olonne comme « fournisseur officiel des lignes de départ et
d’arrivée ». Avec son habituel sens de la formule, Olivier de Kersauson
définit le parcours ainsi : « On laisse les vaches à bâbord, et les
pingouins à tribord. » Plus sérieusement, il faut parer – dans l’ordre –
les caps de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), Leeuwin (sud-ouest de
l’Australie) et Horn (Chili) en faisant le tour de l’Antarctique. Attention,
sauf si vous tenez à passer pour un béotien, ne parlez jamais de Vendée Globe
Challenge ! La course ne s’appelle plus ainsi depuis la deuxième édition.
Challenge torpillé. Pour en savoir plus : www.vendeeglobe.org
·
Virement
Cas de figure
simple : on navigue au près*, le vent venant de l’avant du bateau ; du
nord-ouest, par exemple. Et on imagine que le skipper veuille – ou plutôt doive
– aller au nord-est, à 90 ° de sa route initiale, donc. Il va devoir virer
de bord, c’est-à-dire changer d’amure*, et le vent qui venait de bâbord va
ainsi passer tribord, ou inversement. Donc toutes les voiles vont changer de
côté par rapport à l’axe du bateau. Et comme le monocoque va toujours pencher
autant, mais dans l’autre sens, il faut rapidement modifier la répartition des
poids à l’intérieur, et « matosser ». Soit passer tout le
« matos » d’un côté à l’autre, dont les voiles inutilisées. Chaque
kilo compte. Sauna et « muscu » garantis.
·
Voiles
Un IMOCA*
embarque en général une dizaine de voiles, plus ou moins neuves, plus ou moins
performantes, selon la course et son parcours, les règlements… et surtout le
budget de l’équipe. Sur cette édition, le nombre est limité à neuf : une
grand-voile, trois voiles d’avant (J1, J2, J3), une trinquette, un gennaker, un spi, un tourmentin
(impératif)... le choix de la dernière étant laissée à l’appréciation du
skipper.
Captain Tristan
* Voir ce
mot.
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