La première
fois, normal. Titouan Lamazou, comme les douze autres marins un peu fous qui s’engageaient
dans le Vendée Globe Challenge, était un bizuth.
Le tour du
monde à la voile en solitaire n’était certes plus une nouveauté, depuis Joshua
Slocum (Spray) en 1898, mais il
restait une sacrée aventure. Surtout en course, et surtout sans escales. Les
défricheurs d’océans n’étaient pas légion dans le sillage de Francis Chichester
(Gipsy Moth IV), ouvreur
des temps modernes en 1967 et inventeur du Golden Globe Challenge l’année
suivante – qui sacra Robin Knox-Johnston (Suhaili) et sacralisa Bernard Moitessier (Joshua).
Le premier organisait
à son tour, en 1982, le BOC Challenge, course autour du monde avec escales, dont
Philippe Jeantot allait s’octroyer les deux premières éditions. Avant de
pointer en 1989 au départ du premier Vendée Globe, Challenge évidemment (le dernier
terme a disparu dès 1992), qu’il venait d’« inventer ». En supprimant
les escales et l’assistance. Mine de rien, ça changeait tout.