Quatorze
bizuths, quasiment la moitié du plateau, ce n’est pas rien. Quatorze bizuths, dont
un outsider avec un bateau neuf, Morgan Lagravière (Safran), avec lequel on n’a pas manqué de faire la comparaison avec
le dernier vainqueur du Vendée Globe, François Gabart. Voile olympique, Figaro,
IMOCA, les parcours sont similaires. Pour la suite, wait and « sea »...
Après Joé Seeten, Thomas Ruyant sera le second Dunkerquois au départ,
(Photo Jean-Marie Liot - DPPI - Vendée Globe)
Parmi les
treize autres novices du tour du monde, nous aurons évidemment les yeux de Chimène
pour notre ami dunkerquois Thomas Ruyant (Le
Souffle du Nord), mais nous aurons l’occasion d’en reparler plus
longuement.
Reste douze, sans
aucun prétendant au podium. S’il est acquis qu’être au départ des Sables-d’Olonne
est déjà une victoire en soi, tant le chemin est semé d’embûches et de
chausse-trapes (notamment pour dénicher un budget !), y revenir après quelque
trois mois de mer, premier ou dernier, est un succès indéniable. Tous n’ont donc
qu’un seul objectif : boucler la boucle.
On ne peut
donc que le souhaiter à Fabrice Amedeo, Romain Attanasio, Éric Bellion, Sébastien
Destremau, Stéphane Le Diraison, Paul Meilhat ; à l’Espagnol Didac Costa ; au
Suisse Alan Roura, benjamin de la course à 23 ans ; et aux quatre autres
étrangers qui représentent leur nation pour la première fois : Conrad
Colman (Nouvelle-Zélande), Enda O'Coineen (Irlande), Kojiro Shiraishi (Japon)
et Pieter Heerema (Pays-Bas). Le Vendée Globe s’internationalise à chaque fois
un peu plus.
Le
sexagénaire néerlandais, lui aussi, dispose d’un « foiler » neuf, le Vento di Sardegna dont l’Italien Andrea
Mura a été obligé de se séparer il y a quelques mois, son sponsor principal
l’ayant lâché. Mais sans partir à l’aventure – qui oserait ? –, il part pour
l’aventure. Comme beaucoup, qui prouvent que le Vendée Globe fait toujours
rêver.
Un sur deux à l’arrivée
C’est
d’ailleurs ce qui fait aussi repartir – pour une partie qui est loin d’être de
plaisir au quotidien – les Arnaud Boissières, Bertrand de Broc, Louis Burton,
Tanguy de Lamotte, soucieux d’améliorer leur « score » ; le Hongrois Nándor
Fa, vingt ans après, sur un monocoque construit de ses mains ; ou le vétéran
américain Rich Wilson, doyen de la flotte du haut de ses soixante-six printemps.
Près de trois fois l’âge d’Alan Roura !
Il devrait
donc y avoir trois courses en une : celle des « favoris », gros
budget, bateaux neufs ou éprouvés – une dizaine ; celle des outsiders, avec des
60-pieds de précédente génération (2007-2008), dont certains se verraient bien
titiller les premiers ; et les « découvreurs », qui poursuivent avant
tout une aventure humaine.
Ils n’en ont
que plus de mérite, car les statistiques ne jouent pas en leur faveur. En
moyenne, un bateau sur deux est classé à l’arrivée. Et même si Dame Fortune
frappe indistinctement riches et pauvres, il appert qu’on souffre plus, plus
souvent et plus longtemps en queue de peloton.
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