1 novembre 2016

Des outsiders, des bizuths, des aventuriers

Quatorze bizuths, quasiment la moitié du plateau, ce n’est pas rien. Quatorze bizuths, dont un outsider avec un bateau neuf, Morgan Lagravière (Safran), avec lequel on n’a pas manqué de faire la comparaison avec le dernier vainqueur du Vendée Globe, François Gabart. Voile olympique, Figaro, IMOCA, les parcours sont similaires. Pour la suite, wait and « sea »...

Après Joé Seeten, Thomas Ruyant sera le second Dunkerquois au départ,
(Photo Jean-Marie Liot - DPPI - Vendée Globe)

Parmi les treize autres novices du tour du monde, nous aurons évidemment les yeux de Chimène pour notre ami dunkerquois Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord), mais nous aurons l’occasion d’en reparler plus longuement.



Reste douze, sans aucun prétendant au podium. S’il est acquis qu’être au départ des Sables-d’Olonne est déjà une victoire en soi, tant le chemin est semé d’embûches et de chausse-trapes (notamment pour dénicher un budget !), y revenir après quelque trois mois de mer, premier ou dernier, est un succès indéniable. Tous n’ont donc qu’un seul objectif : boucler la boucle.
On ne peut donc que le souhaiter à Fabrice Amedeo, Romain Attanasio, Éric Bellion, Sébastien Destremau, Stéphane Le Diraison, Paul Meilhat ; à l’Espagnol Didac Costa ; au Suisse Alan Roura, benjamin de la course à 23 ans ; et aux quatre autres étrangers qui représentent leur nation pour la première fois : Conrad Colman (Nouvelle-Zélande), Enda O'Coineen (Irlande), Kojiro Shiraishi (Japon) et Pieter Heerema (Pays-Bas). Le Vendée Globe s’internationalise à chaque fois un peu plus.
Le sexagénaire néerlandais, lui aussi, dispose d’un « foiler » neuf, le Vento di Sardegna dont l’Italien Andrea Mura a été obligé de se séparer il y a quelques mois, son sponsor principal l’ayant lâché. Mais sans partir à l’aventure – qui oserait ? –, il part pour l’aventure. Comme beaucoup, qui prouvent que le Vendée Globe fait toujours rêver.

Un sur deux à l’arrivée

C’est d’ailleurs ce qui fait aussi repartir – pour une partie qui est loin d’être de plaisir au quotidien – les Arnaud Boissières, Bertrand de Broc, Louis Burton, Tanguy de Lamotte, soucieux d’améliorer leur « score » ; le Hongrois Nándor Fa, vingt ans après, sur un monocoque construit de ses mains ; ou le vétéran américain Rich Wilson, doyen de la flotte du haut de ses soixante-six printemps. Près de trois fois l’âge d’Alan Roura !
Il devrait donc y avoir trois courses en une : celle des « favoris », gros budget, bateaux neufs ou éprouvés – une dizaine ; celle des outsiders, avec des 60-pieds de précédente génération (2007-2008), dont certains se verraient bien titiller les premiers ; et les « découvreurs », qui poursuivent avant tout une aventure humaine.
Ils n’en ont que plus de mérite, car les statistiques ne jouent pas en leur faveur. En moyenne, un bateau sur deux est classé à l’arrivée. Et même si Dame Fortune frappe indistinctement riches et pauvres, il appert qu’on souffre plus, plus souvent et plus longtemps en queue de peloton.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire